mar

12

avr

2011

Photovoltaïque : Ne ratons pas le tournant industriel.

A l'occasion d'une délibération portant sur la création de deux centrales photovoltaïques sur les futurs centre de collecte de déchets, Ronan Dantec a rappelé que l'accident de Fukushima a profondément changé la donne dans le domaine des énergies renouvelables.

 

Lors du dernier conseil communautaire, le débat sur cette centrale photovoltaïque avait été très technique. Je pense que nous serons d’accord pour dire aujourd’hui, après la catastrophe de Fukushima qui se poursuit, que le débat ne se pose plus dans les mêmes termes.

 

Face au désengagement de l’état qui avait cyniquement décidé de saccager une filière économique prometteuse, notre choix politique était jusqu’à présent d’essayer à notre niveau de participer au maintien coute que coute de la filière que le gouvernement Fillon voulait déstructurer.

 

C’était donc bien de notre part une décision politique assumée. Mais nous ne sommes plus dans la même situation. Nous savons tous dorénavant que le développement des énergies renouvelables en Europe va connaitre un bond considérable dans les prochaines années et capter une part significative de l’investissement industriel européen.

 

Quelques chiffres datant d’avant Fukushima. La puissance photovoltaïque a augmenté en une seule année de 20 % dans le monde, dont les ¾ en Europe, et la moitié en Allemagne. C’est 1% de la demande en électricité en Allemagne, 2% en Espagne. Dans ce dernier pays, avec l’éolien, les énergies renouvelables représentent aujourd’hui le premier secteur de production électrique.

 

C’est aussi de l’emploi : 60 000 emplois en Allemagne soit 7 milliards d’euros. Relativisons aussi l’hégémonie de la Chine sur ce marché. Seules 2 entreprises chinoises se retrouvent dans les 10 premières entreprises leaders du marché.

 

La stratégie française de plafonnement de la production photovoltaïque à 1% en 2020, et surtout pas plus, est obsolète et désastreuse en termes d’emplois. La question qui nous est aujourd’hui posée, est de savoir comment les investissements des collectivités locales, volontaristes, vont servir à impulser cette filière en France. Il s’agit donc aujourd’hui de préparer par le travail en réseau de collectivités locales une véritable stratégie nationale de développement du photovoltaïque pour 2012, l’aveuglement du président Sarkozy sur le nucléaire indiquant clairement qu’il n’y a rien à attendre avant sur ce point comme sur bien d’autres avant le prochain printemps.

 

Première question, c’est le modèle économique de la filière. Je vais faire plaisir à Jean-Pierre Fougerat pour dire que notre vocation n’est pas à terme de subventionner des installations. Par contre, comment sécuriser l’accès à l’investissement : garanties, taux d’intérêts, baisses des coûts d’installations par la mutualisation… C’est ainsi que nous devons réfléchir pour la SPLA NGE comme pour les petits opérateurs privés qui souhaiteraient s’engager. Sur ces points, nous pouvons avoir un vrai rôle d’impulsion à l’échelle de l’agglomération.

 

Deuxième point pour conclure, comment aider l’émergence d’une filière économique ? Il y a des chercheurs à Nantes qui travaillent sur ces questions, il y a des locaux inoccupés et adaptés qui correspondent aux besoins de cette filière.

 

Nous pouvons peut-être demain accueillir des technologies et des entreprises une de production de capteurs.

 

Ce n’est pas certain, c’est peut-être une fausse bonne idée, mais elle mérite d’être étudiée. Mettons y nos moyens d’animation économique du territoire. Ne refaisons pas les erreurs du passé.

 

Nous avions raté le grand éolien au milieu des années 80, au moment de la fermeture de l’électromécanique nantaise, à l’inverse de Malmö qui a décidé de reconvertir une partie de ses chantiers navals. Il nous faut maintenant étudier ces opportunités non dans le cadre du monde tel qu’il était du temps des futures EPR français, mais bien du monde tel qu’il sera après Fukushima.

écrire commentaire

0 Commentaires

  • loading