mer.

14

mars

2012

Un an après la catastrophe de Fukushima

Samedi 10 et dimanche 11 mars, les citoyens se sont mobilisés un an après la catastrophe nucléaire de Fukushima. Entre Avignon et Lyon, ce sont pas moins de 60 000 personnes qui ont formé une chaîne humaine pour affirmer leur volonté de sortir du nucléaire !

 

Pascale Chiron, adjointe Europe Ecologie - Les Verts à la ville de Nantes et vice-présidente de Nantes Métropole, participait au rassemblement nantais et a déclaré : "Les mobilisations partout en France prouvent une fois de plus la prise de conscience des Français autour des dangers de l'énergie nucléaire. Une énergie mortifère, qui même contrôlé par un pays comme le Japon où règne l'hypertechnologie, ne peut être entièrement sécurisée. Il faut en sortir au plus vite, au profit d'investissements durables dans les énergies renouvelables".

Un an après, quel bilan de cette catastrophe ?

 

Un an après, les réacteurs ne sont toujours pas sous contrôle et continuent à dégager des composants hautement radioactifs. La population continue à être gravement désinformée. Plus de 500 000 personnes vivent dans des zones fortement contaminées.

 

La ville de Fukushima située à 60 kilomètres de la centrale n’a pas été évacuée. Pourtant les doses de radioactivité que reçoivent les habitants sont tel les que les conséquences sur leur santé sont certaines. Quelques jours après l’accident, une première estimation pour la seule zone de Fukushima évaluait déjà un risque de plus de 400 000 cancers supplémentaires.

 

Aujourd’hui, c’est une part très importante du territoire japonais qui est contaminé en « tache de léopard »,  notamment parce que les particules de type Cesium 134 et 137 sont très volatiles. Les premières séries de mesures validées scientifiquement confirment  cette pollution radioactive très étendue. Des mesures indépendantes ont montré que des légumes issus de champs cultivés à plusieurs centaines de kilomètres de la centrale sont contaminés. Chaque jour, les 35 millions d’habitants de l’agglomération de Tokyo doivent consommer des aliments potentiellement contaminés et non contrôlés, sauf à exclure tous produits japonais…

 

Un an après, cette  catastrophe confirme donc la disqualification d’une technologie et d’un système dont la réalité et les conséquences dramatiques continuent à être cachées par le lobby nucléaire. La gestion de la catastrophe s’est clairement révélée défaillante.  Le vaste plan de décontamination des sols annoncé par le gouvernement japonais apparaît jour après jour comme une mascarade : il faudrait des dizaines d’années pour dépolluer les 30 millions de m3 de terre et de matériaux contaminés sans solution pérenne de traitement et de stockage.

 

En France, tirons toutes les conséquences de la catastrophe de Fukushima : Le lobby nucléaire au Japon a joué le même rôle pervers que celui joué en France depuis longtemps. Comme chez nous il s’est immicé partout pour limiter les contraintes de sécurité tout en faisant croire à un nucléaire sûr et bon marché. Il faut tirer des leçons pour ne plus jamais dire « si nous avions su ». Aujourd’hui nous savons et il serait irresponsable de ne pas réagir. Alors que le gouvernement japonais avait prévu un scénario catastrophe visant à l’impossible évacuation de Tokyo, les Français doivent comprendre que personne n’est à l’abri en cas de catastrophe nucléaire. La vulnérabilité de la centrale de Nogent (située à seulement 80 kilomètres de Paris) face à une agression extérieure a été démontrée par les militants de Greenpeace.

 

Après les catastrophes de Tchernobyl, Three Mile Island et Fukushima, la transition énergétique, la sortie progressive du nucléaire et la sécurisation des installations jusqu’à leur démantèlement définitif, deviennent un impératif de civilisation.

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