ven.
27
juin
2014
Modernisation du périphérique Nord
Conseil communautaire du 27 juin 2014
Intervention de marc Denis pour le groupe des élus Ecologistes et Citoyens
Le texte de cette délibération montre bien que la priorité de Nantes Métropole est le réaménagement de l'existant. C’est depuis longtemps la priorité des écologistes. En effet, nous préférons optimiser les infrastructures existantes avant d'en construire de nouvelles. Nous sommes satisfaits de ne plus entendre les discours assez irréalistes d’il y a quelques années, où certains affirmaient qu’il fallait à tout prix réaliser un second périphérique, quelque soit le prix à payer, quelques soient les conséquences d’un tel choix, notamment en termes d’étalement urbain.
Nous avons également noté avec satisfaction les mesures prévues en matière d’assainissement, avec la mise en place d’un réseau de collecte complet et l’aménagement de l’ouvrage du Cens.
Deux options nous sont présentées pour réaménager la partie nord du périphérique. Nous rejoignons l’avis de Nantes Métropole de privilégier l'option 1, qui propose la réalisation d'une voie d'entrecroisement. Sur ce tronçon le plus chargé et le plus accidentogène du périphérique, la solution 2 n’apparaît pas comme la plus pertinente, la plus facile à mettre en œuvre. Elle est plus onéreuse, et présente a priori un coût d’exploitation plus élevé.
Pour autant, nous pensons qu'il ne faut pas rejeter la solution de l’utilisation de la bande d’arrêt d’urgence pour le réaménagement d'autres tronçons du périphérique, moins chargés que le tronçon nord. L’utilisation de la bande d’arrêt d’urgence se fait depuis plusieurs années à l’entrée de Grenoble, sur près de 5 kilomètres, avec des règles strictes, sans poser de problème. Se basant sur cette expérience réussie, le ministère des transports songe à autoriser l’utilisation des bandes d’arrêt d’urgences pour faire circuler les taxis, bus et véhicules de covoiturage, sur des créneaux horaires précis, et uniquement lors de la formation de bouchons. De même, nous croyons beaucoup dans les nouvelles technologies, rassemblées sous le terme de « Smart City », comme l’utilisation des capteurs de circulation, l’intelligence connectée en voiture pour permettre d’optimiser le temps et la fluidité de la circulation.
Nous le savons, le contentieux sur le bruit routier entre l'Etat et les riverains du périphérique à Nantes Nord et Orvault est lourd et ancien.
Plusieurs quartiers d'Orvault sont concernés (le Bois Raguenet, le Petit Moulin et dans une moindre mesure les habitants du Petit Chantilly qui donnent sur la vallée du Cens).
À Nantes Nord, il y a des personnes habitant en maisons, mais surtout en immeubles, dont certains surplombent directement le périphérique.
À l'époque de la construction du périphérique, les nuisances sonores n'ont quasiment pas été prises en compte et aucune protection phonique n'a été aménagée. A titre de comparaison, le contournement Nord d'Angers a été en grande partie enterré pour protéger la quiétude des riverains.
À noter que l'on parle du bruit mais que l'on pourrait aussi parler de la poussière et de la pollution de l'air.
Malgré des demandes répétées, relayées notamment par l'association ARPE (et le député de la circonscription!) l'Etat n'a jamais voulu assurer un suivi régulier et transparent du bruit par des campagnes de mesures récurrentes. Encore à la réunion de concertation, la présentation faite par l'Etat a été vécue comme une provocation sur la question du bruit.
Pour réduire les nuisances sonores, il y a 3 leviers dont aucun n'a été activé de façon efficace par l'Etat :
- l'utilisation de revêtements routiers (les enrobés) réduisant le bruit de roulement des véhicules
- la réduction de la vitesse aux heures creuses (notamment la nuit) 90 km/h effectifs ou 70 : sur cette portion, il n'y a qu'un radar sur le périphérique extérieur (toujours pas de mise en œuvre de la demande de radars discriminants pour les camions pour faire appliquer le 80 pour les poids lourds)
- l'aménagement de protections phoniques : les promesses faites au moment de l'installation de l'EPM d'Orvault n'ont pas été correctement tenues
Nos Propositions sont les suivantes :
- une campagne de mesures du bruit sur une période suffisamment longue pour qu'elle soit crédible : le représentant du Préfet s'y est engagée. Les élus locaux et les associations de riverains doivent y être associés.
- depuis toujours, les collectivités cofinancent les travaux de réaménagements ou de gestion du périphérique : elles ont donc leur mot à dire (mot d'ordre : pas de réaménagement du périphérique Nord sans mesures anti-bruit)
- dans le cadre de la réforme territoriale, Nantes Métropole ou la région doivent se poser la question de reprendre en direct la gestion du périphérique pour répondre aux besoins des habitants, riverains ou utilisateurs du périphérique
- quid de la taxe poids lourds ? Elle devait s'appliquer au périphérique : il faut demander à l'Etat de ne pas l'abandonner sur cette voirie très fréquentée par les poids lourds (le gouvernement doit définir la liste des routes concernées par décret et parle des routes où circulent plus de 2500 camions par jour). La recette doit être prioritairement affectée aux aménagements de lutte contre le bruit. Si Nantes métropole récupérait la compétence sur le périphérique, c'est Nantes métropole qui récupérerait aussi la recette de la taxe Poids Lourds.
Je vous remercie de votre attention.
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