ven.

27

juin

2014

Débat sur l'aménagement de la Loire

Débat sur l'aménagement de la Loire

 

Conseil communautaire du 27 juin 2014

 

Intervention de Mahel Coppey pour les Elu-e-s Ecologistes et Citoyens

 

La mandature qui commence a l'ambition d'ouvrir un nouveau cycle de gouvernance métropolitaine pour renouveler nos pratiques politiques.

 

Dans un contexte de défiance des citoyens vis à vis des institutions, il est pour nous crucial de donner corps à cette nouvelle gouvernance métropolitaine à laquelle nous nous sommes engagés durant la campagne : faire vivre le débat d'idées, garantir la transparence de l'action publique, rester connecté aux réalités quotidiennes, favoriser une forte participation citoyenne... Ces engagements, ces discours doivent devenir une réalité tangible. Nous saluons donc le lancement de ce débat sur la Loire et la centralité métropolitaine. L'organisation de grands débats citoyens sur les enjeux d'avenir de notre territoire doit contribuer à rapprocher le citoyen du politique, à rendre plus explicite le rôle de Nantes Métropole, trop opaque pour les citoyens, alors que Nantes Métropole agit sur leur quotidien : transports, logement, déchets...

 

Il est pour nous très opportun de ne pas limiter ce débat aux seuls franchissements de Loire. Nous défendons toute la pertinence, sur proposition éclairée du conseil de développement de Nantes Métropole, d'avoir élargi ce débat à l'avenir des territoires bordés par la Loire : potentiel écologique, opportunités économiques, logique d'urbanisation...

 

Par ailleurs, la volonté de qualifier la représentation et le rapport que nous entretenons, individuellement et collectivement, avec ce fleuve, est primordiale : appréhender les usages, les pratiques, les aspirations... des habitants témoigne de notre écoute envers eux. Ils ont été nombreux, dans le cadre de la démarche « Ma Ville Demain », à avoir exprimé le souhait de tutoyer davantage ce fleuve, partie intégrante de notre histoire. A travers l'ouverture de ce débat à la société civile, nous montrons notre volonté de poursuivre ce dialogue initié entre 2010-2012 sur la place essentielle de l'eau dans la cité.

 

Au-delà des enjeux de développement de notre territoire que revêt ce débat, il y a cet enjeu démocratique de participation de toutes celles et ceux qui font le territoire au quotidien. Et c'est plus précisément sur ces modalités organisationnelles du débat qu'il nous est demandé de nous prononcer.

 

A cet titre :

 

- Nous insistons sur le rôle clé que doit jouer le numérique dans la conduite de ce débat. Le potentiel des outils et plate-formes numériques est loin d'être épuisé et nous devons accélérer leur développement pour renforcer l'implication citoyenne et renouveler nos pratiques démocratiques. Ce potentiel doit être exploité en amont du débat et des moyens doivent être attribués pour cela.

 

- Nous regrettons le fait que certains principes soient en-deçà des propositions faites par le conseil de développement. Pour exemples : le pilotage par une commission autonome donc sans élu ; la mise en place d'outils de concertation plus originaux et probants comme les rencontres de type « tupperware » ; ou encore la constitution d'une large assemblée de citoyens tirés au sort pour favoriser notamment l'expression des citoyens « sans voix », une expression du conseil de dévelopement.

 

- Nous serons particulièrement vigilants sur la prise en compte de l'expertise du vécu et la suite donnée aux proposition citoyennes. Il ne s'agit pas seulement de « faire émerger une parole des habitants », comme le dit si bien la présente délibération, mais bien d'associer la population aux choix de son devenir. C'est pour nous le meilleur moyen de restaurer la confiance, moteur de l'action. Nous passerions alors effectivement d'une démarche d'information / consultation des citoyens à une logique de co-construction des citoyens des politiques publiques. A nous de prouver notre capacité à prendre en compte des initiatives venues d'ailleurs que de la sphère technico-politique habituelle de la décision. Et n'en ayons pas peur !

 

- Nous soulignons l'importance d'organiser la participation citoyenne très en amont et de préciser en toute transparence le cadre de celle-ci, car c'est donner en clarté les règles du jeu de la décision publique : étapes, calendrier, arbitrage... Nous insistons sur l'importance de garantir la disponibilité et la fiabilité des informations pour tous et de rappeler le caractère prospectif de ce débat au regard du temps long des constructions d'équipements : 10 ans, 15 ans...

 

- Pour finir, nous regrettons que les conditions de mise en œuvre de ce débat n'aient pas elles-mêmes été mises au débat... Gageons que ça ne reflète pas la manière d'engager cette nouvelle gouvernance métropolitaine.

 

Vous pouvez compter sur nous pour nous investir avec détermination et enthousiasme dans la réussite de ce grand débat citoyen, qu'il nous faut lancer sans tarder.

 

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Commentaires: 1

  • #1

    Renard jean (jeudi, 03 juillet 2014 10:56)

    En tant que rapporteur général du conseil de développement je ne peux que regretter la non prise en compte de certaines de nos suggestions, notamment l'indépendance vis-à-vis des élus d'une structure de concertation et de propositions.

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